Ces deux dernières décennies, les vins de Bourgogne sont devenus deux fois plus coûteux, voire plus. Les grands amateurs de ces spiritueux assistent donc impuissants à leur inaccessibilité grandissante. Découvrez ici les raisons qui justifient cette hausse soutenue des prix des vins de Bourgogne.
Les vins de Bourgogne : une denrée rare
Pour au moins 84 AOC, le vignoble bourguignon s’étend sur seulement 30 000 hectares (soit le quart du vignoble bordelais en comparaison). Les différents domaines ont une superficie moyenne de 6,51 hectares. Cela rend complexe l’élaboration des différentes cuvées puisque les parcelles cultivées sont petites et parfois exigües.
Les vins les plus onéreux de Bourgogne sont sans aucun doute les grands crus. Cela n’est pas étonnant lorsque l’on considère qu’ils ne représentent que 1 % de la production des AOC (Appellations d’Origines Contrôlées).
Tous les vins de Bourgogne sont produits en petite quantité, voire très petite pour les grands crus. Ajoutée à leurs caractéristiques spécifiques, cette faible production les rend uniques. Et il est bien connu que la rareté se vend cher.

Une demande supérieure à l’offre du marché
Si les vins bourguignons sont rares, il n’en est pas de même pour leurs amateurs. En effet, au fil des ans, la demande du marché n’a cessé d’augmenter. Elle s’étend hors France, dans l’Union Européenne et même en dehors. De plus en plus de personnes souhaitent découvrir les vins de la Romanée Conti ainsi que ceux des autres domaines du vignoble bourguignon.
Plus de la moitié des ventes se fait hors Union Européenne. La demande des vins de Bourgogne relève donc d’un niveau mondial. Les lois du marché entrant en jeu, une demande largement supérieure à l’offre fait monter les prix en flèche. Mais ce n’est pas tout !
Pour rehausser le niveau de l’offre face à cette demande grandissante, les vignerons pensent également à acquérir de nouvelles parcelles ou acheter du raisin. Les propriétaires se heurtent alors à un obstacle : il est désormais difficile d’acquérir des parcelles dans les terroirs les plus réputés. Cela est dû à la rareté des parcelles disponibles et à leurs prix. De même, les prix du kilogramme de raisin sont loin d’être abordables.
Enfin, les ventes aux enchères jouent également un rôle crucial dans l’augmentation des prix. Il s’agit notamment de la vente des vins des hospices de Beaune. Cette vente caritative enregistre des records de prix depuis des années.
Avec sa médiatisation, le cercle des enchérisseurs généreux s’agrandit. Les prix enregistrés au cours de la vente aux enchères servent ensuite de repère entre les négociants et les producteurs. Le prix moyen de vente au sein de l’AOC concernée s’envole alors à son tour.
Les aléas climatiques : un mal persistant
Ces dernières années, le réchauffement climatique n’a cessé de faire parler de lui. Il s’accompagne ainsi de conditions défavorables au cycle normal de la vigne : gel printanier tardif ou sécheresse intensifiée. Les rendements de la récolte peuvent donc être réduits de manière significative. La survenue tardive du gel printanier laisse le temps à la vigne de débourrer. Les jeunes bourgeons encore fragiles sont donc détériorés par les basses températures.
Par ailleurs, les sécheresses de plus en plus intenses soumettent parfois la vigne à un stress hydrique. Elle interrompt alors sa croissance végétative pour se protéger, empêchant ainsi l’éclosion de son fruit (raisin).
Afin de couvrir ces pertes constantes, les vignerons n’ont alors pas d’autre choix que de les amortir à travers les ventes, d’où une partie de la hausse des prix.