Quand marocain rime avec vin

La chose peut sembler paradoxale dans un pays dont l’islam est la religion officielle, garantie par un souverain, Mohamed VI, qui, selon la tradition officielle, descendrait du prophète Mahomet, mais le Maroc est bel et bien un producteur significatif de vin.

Vin étranger
Le vin marocain en plein essor

La viticulture y est attestée depuis deux mille cinq cents ans, c’est-à-dire avant la colonisation romaine, et, même si elle a atteint son apogée quantitative durant le protectorat français, elle a perduré depuis l’indépendance. Les volumes se sont certes réduits, limités à 400 000 hectolitres annuels alors qu’ils avaient culminé à 3 000 000 d’hectolitres, mais la quantité a depuis fait place à la qualité.

Désormais plus de la moitié de la production marocaine sont des vins de qualité supérieure, bénéficiant de l’ensoleillement généreux du royaume alaouite. Une Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) Coteaux de l’Atlas a été créée pour le plus prestigieux des vignobles, tandis que des Appellations d’Origine Garantie (AOG), correspondant aux européennes Indications Géographiques Protégées (IGP), sont destinées à d’autres terroirs.

La plus grande partie de la production est encore consommée localement, malgré des taxes sur l’alcool augmentées par le gouvernement islamiste et une interdiction légale de vente d’alcool aux citoyens musulmans du royaume, interdiction purement symbolique en pratique, aucun contrôle effectif n’ayant lieu.

Les exportations sont encore marginales (environ 10% de la production), en raison autant de la faible notoriété des vins marocains que de la timidité des firmes locales, mais lesproducteurs chérifiens souhaitent profiter de l’émergence de nouveaux marchés tels que la Chine pour imposer leurs bouteilles à l’export.